1. Tout d'abord un peu d'anatomie !
Coupe sagittale du bassin masculin
Le périnée est un ensemble de muscles qui va fermer le bassin dans sa partie inférieure. Il a un rôle dans la statique globale, la continence et la sexualité.
Pour le repérer :
➸ Asseyez-vous sur une chaise et ressentez vos 2 ischions (les deux os pointus des fesses), votre coccyx (descendre un doigt le long de votre sacrum vers l’anus, la pointe de votre coccyx correspond à la fin du repère osseux) et en avant le bas du pubis (juste au-dessus de la racine de la verge).
➸ Maintenant visualisez un hamac tendu entre ses différents repères osseux. C’est votre périnée !
➸ Pour le contracter, imaginez que vous retenez une envie d’aller aux toilettes ou un gaz (attention les fesses ne doivent pas se contracter, c’est plus interne, plus subtile comme contraction ! Et le ventre dois pouvoir rester relâché !)
Si en vous observant de l’extérieur, personne ne peut soupçonner que vous êtes en train de contracter votre périnée mais qu’intérieurement vous sentez la contraction c’est gagné ! (Attention, même pas les yeux qui se plissent les mâchoires qui se serrent ou les genoux qui se touchent hein !) Sinon prenez le temps de vous entraîner, sans bloquer votre respiration et s’en vouloir y aller trop fort…. Pas besoin de forcer pour le ressentir (subtilité et finesse s’il vous plait) !
2. Prise de conscience
Vue inférieure du Périnée masculin
Généralement, on représente le périnée superficiel vu de dessous par deux triangles :
→ Le triangle antérieur (périnée antérieur) se situant en avant du noyau fibreux central du périnée et comprenant :
- la racine du pénis
- les muscles ischio et bulbo caverneux, les muscles bulbo spongieux et le muscle transverse superficiel
→ Le triangle postérieur (périnée postérieur) en arrière du noyau fibreux central du périnée comprenant :
- le sphincter anal externe
- l'anus
Le périnée moyen comprend le sphincter urétral externe et le muscle transverse profond.
Le périnée profond est composé du releveur de l'anus et ces 3 faisceaux :
- Pubo-rectal
- Pubo-coccygien
- Ischio-coccygien
Prise de conscience avec une balle
Cet exercice vous permettra de mieux ressentir votre périnée, mais aussi de le masser si vous trouvez d'éventuelles zone de tension ou de contracture. C'est aussi un merveilleux exercice pour entretenir sa souplesse (idéal en prévention chez les cyclistes par exemple !).
NB : Soyez à l'écoute de votre corps, ne forcez pas si c'est douloureux, optez pour une balle plus souple ou plus petite !
Contre-indications : hémorroïdes, opération récente du périnée ou du petit bassin.
Visualisation guidée de la respiration périnéale
Je trouve cette visualisation du ballon rouge très puissante. Elle nous permet de comprendre l'importance de respirer jusqu'à son périnée, pour le mobiliser en douceur et l’oxygéner au quotidien, sans efforts ! C'est un outil merveilleux à consommer sans modération !
>> Cette phase de repérage et de ressenti est indispensable pour la suite. Prenez votre temps, refaite les exercices autant de fois que nécessaire pour vraiment intégrer votre anatomie et comprendre comment il fonctionne.
4. En prendre soin
Comme tous les muscles du corps, votre périnée a besoin d’être bien nourri (grâce à une bonne circulation), d’être tonique et d’être souple, pour fonctionner de façon optimale… Alors plus question de le délaisser.
Optimiser la qualité de vos tissus musculaire :
Pour nourrir l’ensemble des muscles de votre corps, je vous conseille de :
- Boire régulièrement (de l’eau bien entendu !),
- Penser aux oméga 3 (huile de colza bio, sardines, compléments alimentaires)
- Augmenter vos apports en vitamines et minéraux (adoptez une alimentation saine en favorisant la cuisson vapeur douce pour préserver toutes les vitamines et minéraux, ou supplémentez-vous afin d’éviter les carences par exemple avec une cure de d'eau de Quinton)
Mais ce n’est pas suffisant ! Il faut aussi lutter contre la sédentarité en bougeant régulièrement pour activer la circulation générale (rester assis toute une journée au bureau est néfaste !).
Le fait de mobiliser votre corps dans son ensemble va accélérer la circulation sanguine et vos muscles vont jouer leur rôle de pompage sanguin et ainsi éviter l’ischémie de vos différents tissus !
💡 Je vous préconise de vous lever, faire quelques pas et quelques étirements en respirant profondément au minimum toutes les heures 1/2 !
Bien sûr pratiquer une activité physique régulière est aussi indispensable et il faut caser ce temps-là dans votre agenda ! (je pense par exemple à une bonne session de ménage de toute la maison… Non, je rigole (à moitié...) je ne suis pas là pour lancer des polémiques sur qui fait le plus à la maison !)
Il faudra aussi faire attention à votre posture au quotidien. Le périnée est un muscle postural donc une bonne posture favorise un bon périnée ! Plus important encore que de le renforcer régulièrement, l’utiliser pour bien vous tenir dans toutes les situations c’est top !
Dans cette vidéo je vous parle de postures :)
Astuce pour trouver votre position
★ Imaginez que vous posez un verre d'eau au niveau de la ligne horizontale du bassin du dessin ci-contre. Si votre bassin est vers l'avant (antéversion) ou vers l'arrière (rétroversion), le verre va se renverser.
Trouvez votre position neutre pour ne pas renverser votre verre. Une fois la position trouvée, j'aime donner l'image, de Bernadette DeGasquet de "tirer la queue du chat" : imaginez que votre sacrum se prolonge par une longue queue qui descend vers le sol et mettez l'intention de la tirer un peu plus vers le bas.
Ça y est, vous avez la position optimale de votre bassin pour avoir une bonne posture et gérer vos efforts (et accessoirement pour faire disparaître le ventre) !
→ Je vous conseille aussi vivement l’application de froid sur votre périnée (vous pourrez appliquer des poches de froids par exemple (par-dessus le pantalon) sur le périnée quand vous êtes assis devant votre ordinateur ou sur votre canapé : l’effort est moindre mais les effets sont super !).
Le froid va activer votre circulation du petit bassin et si vous l’appliquez régulièrement sur une période d’au moins trois heures d’affilées vous pourrez aussi avoir un effet plus global (action anti-inflammatoire, augmentation de la qualité et tonicité de vos spermatozoïdes, action sur le transit et la circulation cf : « les bains dérivatifs » de France Guillain)
6. Tonifier le périnée
Avec les années qui passent ou suites à de mauvaises sollicitations ou parce que vous n’avez jamais travaillé votre périnée, il va avoir tendance à se relâcher.
En prévention, Je préconise de faire un des deux exercices suivant une fois par jour:
❤ Avoir un périnée tonique aura de nombreux avantages :
- Maintien de la trophicité des tissus musculaire
- Amélioration de la qualité et de la tenue de l’érection
- Amélioration de la perception globale du périnée pour encore mieux l’utiliser dans votre quotidien
Attention cependant de ne pas surmuscler votre périnée car ce serait néfaste : le périnée aura tendance à se rigidifier et n’assurera plus correctement son rôle !
📌 Pour information, le périnée est composé majoritairement de tissus conjonctif (80 %) et de 20 % de muscle strié, dont 14 % de fibres toniques (type I). Les muscles du périnée sont donc principalement des muscles posturaux (d'où l'importance d'une bonne posture dans toutes les situations !).
Les contractions volontaires de votre périnée, vont avoir un impact sur les 6 % de fibres phasiques de votre périnée (activation des sphincters, starter de la synergie abdomio-périnéale et fonction dans la sexualité).
9. Tout sur le petit coin
Le muscle A sur l'illustration ci-contre est votre muscle Pubo-rectal. C'est le muscle le plus puissant du périnée. Pour le ressentir, faites comme si vous vouliez retenir un gaz.. il donne l'impression que l'anus remonte vers le haut et l'avant.
Au repos, il va couder la jonction entre le canal anal et le rectum par un angle d'environ 90°, assurant ainsi la continence passive (cela explique aussi l'importance d'adopter une bonne position aux toilettes pour faciliter la bonne vidange du rectum).
Vous connaissez cette publicité?
Je ne vous incite pas forcement à prendre le SquattyPotty, un marche pied peut aussi très bien faire l'affaire (il est cependant plus encombrant dans les toilettes !).
Par contre je trouve qu'elle montre de façon ludique la bonne position aux toilettes qui permet de relâcher notre muscle pubo-rectal! Pour ceux d'entre vous qui ont des enfants, initiez les, dès tout petit, c'est un précieux outil que vous leur transmettrez...
On ne parle pas souvent de la position optimale que l'on doit prendre pour aller aux toilettes, c'est bien dommage ! À terme cela pourra vous éviter de sérieux désagréments...
☆ Pour compléter cette vidéo, j'ajoute qu'il faut penser à redresser votre dos au maximum, écarter vos pieds un peu plus que la largeur du bassin et rapprocher vos genoux.
Sentez que votre périnée postérieur est complètement détendu, en position d'ouverture. Vous pouvez poser vos coudes sur vos genoux.
☆ Ensuite il va falloir "pousser", voici la meilleure façon de procéder :
- Inspirez en laissant votre ventre gonfler naturellement
- Maintenez une apnée de deux secondes
- Soufflez contre résistance en mettant votre poing fermé devant votre bouche pour ralentir la sortie de l'air. Il est important d'expirer lentement, en dirigeant la résultante des pressions vers votre anus que vous veillerez à laisser relâché. Sentez votre ventre qui se gonfle du haut vers le bas.
📌 Cette poussée est efficace et beaucoup moins nocive pour le périnée qu'une poussée en apnée avec une forte intensité, qui aura tendance à entraîner une fermeture du sphincter strié de l'anus.
Prenez votre temps pour explorer cela, dans la détente et observez les résultats !
Vous êtes plutôt pipi debout ou pipi assis ?
Selon différentes études, il n'y a pas de différence significative entre les deux postures... Donc soyez confortable afin d'être le plus détendu, peu importe la position !
Veillez à essuyer la dernière goutte dans une feuille de papier plutôt que dans le caleçon (secouer énergiquement votre outil n'est généralement pas suffisant !).
Ne poussez pas pour évacuer l'urine plus vite, vous risquez à terme d'être délétère pour votre vessie.
Et dans tous les cas, jetez un œil en partant afin de vérifier que le trône est intact, et la cuvette baissée au cas où vous êtes de la team debout (ça vous évitera bien des ennuis encore plus grave).
En moyenne, nous urinons 6 à 7 fois par jour pour environ 1.5 L d'eau absorbée.
Une augmentation significative peut révéler une hyperactivité vésicale ou un adénome de la prostate, donc n'hésitez pas à en parler si c'est votre cas !
12. Sexualité et énergétique
Plus vous allez être en conscience de votre périnée, de vos organes, de votre anatomie, plus vous serez à l'écoute de vos besoins et de vos envies !
Votre sexe et vos organes sexuels sont votre lieu le plus sacré, alors respectez le et faite lui honneur !
▲ En Ayurvéda, il représente le Chakra racine (Muladhara en sanskrit). C'est le premier des 7 chakras, notre base.
Le périnée est le siège de la kundalini, une puissante énergie spirituelle qui va s’éveiller chez les personnes pratiquant ce type de yoga, la méditation ou le tantrisme, permettant la pleine réalisation du Soi et l'harmonisation de ses Chakras.
On représente ce premier chakra par la couleur rouge. Il canalise l'énergie de la terre montant par les pieds et les jambes pour la stabiliser avant de la diffuser dans le haut du corps. C'est donc une zone d'ancrage puissante qui permet, lorsqu'on si connecte de se sentir en sécurité et d'assouvir nos besoins fondamentaux.
Les premiers chakras sont connectés avec votre instinct et vos derniers chakras sont plus liés au mental.. Avec une bonne circulation de votre énergie, vous aller pouvoir trouver l'harmonie pour le bon fonctionnement de votre corps et de votre esprit !
▲Dans le Taoïsme (d'origine chinoise), l’énergie sexuelle est situé dans le Dan Tien inférieur (sous le nombril). Savoir maîtriser son énergie sexuelle et la faire circuler dans tout son corps permet d'accéder à une meilleure santé, d'avoir un mental équilibré et aussi permet de maîtriser l'auto-guérison.
L'énergie masculine est le Yang (côté blanc). C'est l'énergie de l'action, du feu, du mouvement, de l 'affirmation... Mais cette énergie, pour être exprimée de façon optimal doit renfermer du Yin : de la féminité, de la douceur, de la réceptivité, de la créativité... Le travail sur soi par différents exercices (chi kung, méditation, lectures...) permet d'équilibrer son yin et sont yang, pour une harmonie et une vitalité optimale.
Dans notre culture occidentale, la sexualité est plutôt taboue, mal interprétée. L'homme s'inquiète de la taille de son pénis, de la durée de ses rapports ou de sa capacité à faire jouir sa partenaire. Le culte de la performance est d'autant plus renforcé chez les jeunes d'aujourd'hui avec l'accès au porno sur internet avant leurs premiers rapports. Du coup, déceptions et insatisfactions peuvent survenir après un rapport si vous vous identifiez aux prouesses sportives des films (n'oubliez pas que ça reste du cinéma (coupures au montage, temps de pauses...), et les acteurs sont particulièrement entraînés tel des athlètes de haut niveau).
C'est important de prendre du recul et de vous connecter avec votre vraie nature, vos besoins. L'énergie sexuelle est une énergie qui nous anime, nous rend heureux et créatif si elle est comprise et dynamisée. Ce n'est pas l'acte sexuel en lui-même qui permet d'accéder à cette énergie, c'est pourquoi il est important selon moi d'étudier votre sexualité et de l'honorer afin de mettre en valeur vos atouts masculins !
Des cercles d'homme commence à voir le jour. Il est essentiel de partager et de comprendre vos particularités en tant qu'homme grâce à des rituels, des pratiques et des échanges. Nous ne sommes pas habitués en occident, de part notre histoire, à explorer ses sujets tabous.
Je vous inviterais prochainement au travers d'un programme spécifique à explorer votre masculin sacré !
14. Pathologies les plus rencontrées
Je vais vous présenter ici de façon simplifiée les pathologies que je rencontre le plus souvent au cabinet afin d'illustrer mes séances auprès de mes patients mais aussi pour informer, aider ceux qui peuvent y être confronté.
1. Adénome de la prostate (ou hypertrophie bénigne de la prostate).
C'est une augmentation du volume de la prostate, pathologie fréquente après 50 ans. Le signe le plus courant est un trouble de la miction. Cet adénome va obstruer le passage de l'urine dans l'urètre et donner des symptômes de pollakiurie (augmentations significatives du nombre de mictions diurne et nocturne), d'urgentrie (avec des possibilités de fuites associées), un retard dans l'initiation de la miction (avec parfois une obligation de poussée), un jet plus faible voir même haché, une miction plus longue...
L'adénome peut aussi avoir un retentissement sur la qualité des rapports sexuels.
On diagnostique l'hypertrophie par un touché rectal. Parfois des examens complémentaires peuvent être associée pour déterminer exactement sont volume (échographie) ou pour écarter un cancer (dosage PSA) ou une infection (ECBU).
Il n'y a pas de traitement médicamenteux spécifique (il y en a par contre pour soulager les symptômes).
Un traitement chirurgical peut être envisagé en cas de complications.
Le mieux est d'avoir une action de prévention pour limiter les symptômes :
→ Augmenter votre activité physique et sexuelle afin d'améliorer la vascularisation du petit bassin (le travail énergétique apporté par le tao, le chi kung est un outil intéressant pour faire circuler l'énergie du corps !)
→ Faire des postures inversées afin de décongestionner le périnée
→ Appliquer régulièrement du froid sur la zone périnéale
→ Alléger sont alimentation, manger sainement en augmentant ses rations de vitamines, minéraux et oméga 3 et en diminuant ses apports en graisses saturés, alcool, sucre et gluten...
→ Supplémenter votre alimentation par du zinc (oligo-éléments, graines de courges, levure de bière, huîtres ..).
→ Augmenter votre consommation d'ail et d'épices (persil, thym, curcuma, fenugrec...), cela améliore la circulation sanguine et renforce votre système immunitaire !
→ Bien s'hydrater
→ Boire du jus de canneberge régulièrement pour assainir la vessie et éviter l'installation de germes si vos mictions ont changées.
Recette de tisane:
- 50 g de feuille d'ortie
- 50 g de feuilles de cassis
- 50 g de fleurs de bruyère
- 50 g graine de fenouil ( ou carvi) écrasées
- 20 g cannelle et / ou clou de girofle écrasées
- 20 g de gingembre séché et coupé finement
Prélever 2 grosses cuillères à soupe du mélange et verser 1 litres d'eau frémissante. Laisser infuser 10 minutes puis boire au cours de la journée sans faire réchauffer.
2. La constipation
Elle se définit par le fait d’aller moins de trois fois par semaine à la selle, par des selles déshydratées, par une difficulté d’évacuation ou par une sensation de ne pas se vider complètement.
Elle peut être avoir plusieurs origines : alimentaire, problème d’hydratation, imperméabilité intestinale, douleur à l’évacuation (hémorroïdes, fissure anal ou cicatrice), prolapsus du rectum, distension progressive du système capacitif (le rectum), diminution de la sensibilité rectale, un asynchronisme abdomino-pelvien (appelé aussi dyssynergie : lors de la poussée il y a une contraction du sphincter empêchant la sortie de la selle correcte), mais aussi le stress ou les changements d’habitudes …
Je vous conseille de vous pencher sur les points suivants :
→ L’apport d’eau et de fibres alimentaires en quantité suffisante : sous la forme de fruits et de légumes, de légumineuses, de graines de lin (préalablement écrasées), de psyllium ou de graines de chia, qui permettra de redonner une structure à la selle et l’hydrater.
→ Mastiquez bien vos repas pour mieux les assimiler et aider votre transit à faire son travail.
→ Redonnez un rythme à votre transit en vous présentant à une heure régulière à la selle
→ L’activité physique aussi joue un rôle important dans l’activation du transit. Il est recommandé d’avoir une demi-heure d’activité par jour minimum !
→ Le positionnement aux toilettes ainsi que l’apprentissage de la poussée correcte est indispensable.
→ Aussi, il faut maîtriser son périnée pour savoir le relâcher à l’évacuation !
→ Appliquer régulièrement du froid sur le périnée (par l'intermédiaire de poche gelée au-dessus de vos vêtements), afin d'activer votre circulation générale entre autre.
→ Procéder à des lavements pour vider son rectum régulièrement si l’on a une constipation terminale (c’est-à-dire un rectum qui ne se vide pas) avec une poire de lavement.
Protocole : remplir d’eau tempérée la poire, se l’administrer en introduisant la canule dans le canal anal et aller sur les toilettes pour se vidanger (Beaucoup moins invasif et irritant que les suppositoires laxatifs que je ne recommande pas). Le protocole est simple et efficace. On peut le répéter en début de traitement jusqu’à 3 fois par semaines en cas de constipation sévère, puis, progressivement allonger les temps entre les lavements afin de retrouver un rythme naturel.
→ L'irrigation du côlon est aussi une piste intéressante dans la prise en charge d'une constipation chronique. Ce n'est pas une technique à prendre à la légère il faut la faire pratiquer par un thérapeute compétent. L’hydrothérapie du côlon doit rentrer dans un processus de prise en charge globale pour être efficace. Je vous invite vraiment à vous y intéresser et l'essayer avec un accompagnement vers de nouvelles habitudes !
→ Chez certain, il sera intéressant de rééduquer la sensibilité du rectum grâce à des exercices avec un ballonnet chez un kinésithérapeute spécialisé si la constipation est installée depuis longtemps et que la sensation de besoin n'est plus présente…
Routine du matin anti-constipation
1) Bois :
---- L’eau de pruneau : personnellement j’ai toujours entendu que le fait de manger des pruneaux aidait au transit ! Pour information ce n’est pas suffisant, le mieux est de faire tremper 2-3 pruneaux mi-cuits dans un verre d’eau et de boire à jeun le matin des pruneaux (on peut aussi bien sûr les manger ensuite !)
ou
----- ½ citron pressé avec 1 cuillère à soupe d’huile : cela donnera un coup de fouet à votre foie et activera votre transit.
ou
---- un mug d’eau tiède
2) Respire en profondeur
3) Etire-toi pour dynamiser ton corps dans son ensemble
4) Masse-toi avec une huile végétale (j’affectionne particulièrement l’huile de sésame grillée ou l’huile de coco pour ce massage !)
5) Prends ton petit déjeuner (je vous conseille un petit déjeuner type « Miam-ô- fruit » de France Guillain par exemple)
https://www.bainsderivatifs.fr/portfolio-item/miam-o-fruit/)
Voici ce que vous pouvez commencer à mettre en place pour une prise en charge globale de votre constipation. N'hésitez pas à consulter, car plus elle s'installe dans la chronicité, plus il risque d'y avoir des complications à traiter !
3. Diarrhée :
Très invalidante il sera primordial de faire un bilan médical pour en déterminer la cause si elle perdure. Elle peut avoir plusieurs origines possibles : infectieuse, parasitaire, maladie cœliaque, médicamenteuse, tumorale, post chirurgicale…
Traitement naturel :
Utilisation de l’argile en interne : l’hypertension est une contre-indication à la prise d’argile par voie interne ! Attention aussi, si vous prenez un traitement médicamenteux, il faudra plusieurs heures (idéalement 4 heures) entre leur prise et celle de l’argile pour éviter l’effet absorbant de l’argile qui risquerait de fort diminuer leurs effets !
On utilise l’argile verte en poudre surfine de bonne qualité.
→ Le soir verser l'équivalent une cuillère à soupe dans un verre d’eau et remuer (attention de ne jamais mettre de métal en contact avec l’argile), couvrir et laisser reposer toute la nuit et boire l’eau le matin en laissant le résidu d’argile.
→ Si les problèmes intestinaux sont très intenses, vous pouvez aussi vous faire des « cataplasmes intestinaux » en mettant l’équivalent d’une cuillère à soupe d’argile dans un verre d’eau, bien mélanger et boire immédiatement l’ensemble. Vous pouvez le faire jusqu’à 3x par jour. Il ne faut pas prendre en plus du Smecta qui travaille dans le même sens pour éviter une surconsommation d’argile.
Bonus : Si vous souffrez d’une incontinence type diarrhée, la réabsorption des minéraux et vitamines se fait moins bien dans votre organisme. Je vous recommande vivement de supplémenter votre alimentation par de l’eau de Quinton isotonique. Posologie :
40 ml les 2-3 premiers jours puis augmentation progressive des doses jusqu’à 200 ml /jour.
4. L’incontinence anale (difficulté à retenir les selles ou les gaz) :
Cette pathologie fonctionnelle est un vrai handicap pour les personnes concernées avec un impact social important. Il est donc encore une fois indispensable de consulter si c’est votre cas. Car il y a des solutions ! Que ce soit le slip souillé sans qu’on s’en aperçoive, des envies impérieuses, des gaz intempestifs ou les suites d’un cancer opéré il faudra :
→ Un bilan précis du tonus musculaire de votre sphincter anal et de votre plancher pelvien,
→ Des conseils pour aller correctement à la selle pour bien vidanger son rectum et mettre en place des horaires de défécation
→ Un bilan de la capacité de réservoir du rectum par un ballonnet à pression sera une indication précieuse.
💡 Bon à savoir :
Il faut en premier lieu voir si le rectum est vide !
Parfois on peut avoir des incontinences par débordement sans avoir eu de sensation de besoin si le patient présente une distension du rectum : c’est l’encoprésie. Dans ce cas après des conseils hygiéno-diététiques (lavement doux avec une poire de lavement associée à un régime réduisant les résidus pendant la phase de traitement) on travaillera sur la sensibilité du rectum pour ainsi diminuer sa compliance afin de retrouver votre sensation de besoin (et jetez un œil aux conseils sur la constipation car vous dans ce cas !)
Au contraire, un manque de compliance du rectum l’empêchera d’avoir un rôle de réservoir et donnera lieu à des impériosités à la selle. Dans ce cas le travail avec un ballonnet permettra de redonner de l’élasticité au rectum afin de lui permettre à nouveau de jouer un rôle de réservoir.
→ Un suivi diététique associé à la phytothérapie (ou compléments alimentaires) pourront vous aider.
L’apport de fibre même sur des selles non moulée sera indispensable car les fibres sont le « squelette de la selle » par contre il faudra investiguer pour savoir si on n’a pas une irritation du colon qui nécessite un bol alimentaire particulier accompagné d’un pansement intestinal (par exemple : https://www.therascience.com/art-permea-avec-microbiote-660.htm, ou un apport de différentes herbes et probiotiques spécifiques)
→ Des médicaments ralentisseurs du transit peuvent aussi être envisagés.
→ Vous souffrez de gaz intempestifs associé à des ballonnements ? Il est possible que vous ayez une fermentation intestinale ! Évitez les crudités, le gluten, les sucres, les produits laitiers, les boissons gazeuses et les jus. Pensez si vous êtes sensible à rajouter une étoile de Badiane dans l'eau de cuisson de vos légumineuses (ils seront beaucoup plus digeste !) et à épicer vos plats (coriandre, cardamone, girofle, cumin, romarin, basilic... sont un exemple non exhaustif d'épices et d'aromate qui aide au bon transit alors ne vous en privez pas !).
→ Aussi, je vous conseille fortement de travailler sur vous, par de la sophrologie par exemple afin de gérer les changements de situations, le stress ou l'anxiété. Cela a un très fort impact sur le transit !
Je n’ai pas tout énuméré sur les pathologies ano-rectales, mais je veux vous faire comprendre qu’il faut jouer sur plusieurs tableaux pour une prise en charge efficace. Et plus on réagit vite, plus ça rentre dans l’ordre rapidement !
5. Prostatectomie
Généralement c'est à cette occasion que les hommes poussent la porte de mon cabinet.
Certains chirurgiens préconisent 3 à 5 séances de rééducation pré-opératoire. Je trouve ça vraiment bien de pouvoir expliquer au patient en amont le fonctionnement du périnée et les bonnes attitudes (calendrier mictionnel, position aux toilettes...). Il aura aussi des notions de posturologie et une connaissances des complications possibles rencontrées. Le patient est plus serein et aura des notions d'automatisation de la contraction périnéale à l'effort grâce au biofeedback à mettre en application dès la sortie de l'opération !
→ L'incontinence urinaire est fréquente en sortie opératoire. La cicatrisation et la bonne conduite vont permettre de limiter ses symptômes. Lorsque les fuites urinaires restes fréquentes à un mois 1/2 postopératoire, il est intéressant d'envisager une prise en charge chez un kinésithérapeute spécialisé.
Dans la plupart des cas il y aura une bonne évolution des symptômes à moyen terme (18 mois).
On retrouve cependant une persistance des symptômes chez 8.4 % des hommes. Dans ce cas, des solutions palliatives (protections, pinces, poches, sphincter artificiel...)pourront être envisagées en fonction de l'intensité des pertes mictionnelles et surtout en fonction du retentissement sur la qualité de vie du patient (nous sommes tous différents face à une situation !).
Retenez qu'il y a des solutions, et qu'il est impératif de trouver un interlocuteur de confiance et compétant afin de déterminer avec lui des objectifs réalisables pour vous accompagner vers un confort de vie optimal.
→ Le risque d'impuissance et une séquelle possible de la prostatectomie (environ 60 %). Généralement il faut attendre 18 mois pour faire le point sur la qualité de l'érection et envisager une prise en charge par traitement complémentaire si besoin (rééducation, comprimés, injections, vacuum). La prévalence de ce symptômes dépend de l'âge du patient au moment de l'opération, de la qualité et de la quantité de ses rapports en pré-opératoire et bien sûr de la localisation et de la taille de la tumeur.
→ Le rétrécissement du canal de l'urètre au niveau de la cicatrice de la chirurgie prostatique est une complication qui existe. Les symptômes seront une diminution de la force du jet avec un besoin de pousser pour initier la miction. Cela nécessite une intervention au bloc opératoire.
La prostatectomie peut engendrer de nombreux symptômes. Il faut en être conscient ! Cependant plus on prend en main la situation tôt, moins le geste est invasif et plus les chances de guérisons du cancer sont élevées (si les cellules cancéreuses sont localisées dans la glande et n'ont pas dépassées l'enveloppe de la prostate, les chances de guérison sont de 100 %)
Il est donc primordial de se faire dépister régulièrement par un toucher rectal associé à un dosage du PSA annuellement à partir de 50 ans !
Ensuite, en cas de diagnostic positif, faite le point avec votre urologue qui sera vous orienter vers la meilleure solution bénéfice/risque pour vous !
Mes conseils en prévention et en post opératoire :
☆ Adopter 80 % de votre temps une alimentation saine et équilibrée en favorisant des cuissons douce (vapeur, basse température…). Augmentez vos apports en Oméga 3 (huile de foie de morue, graines de lin broyées, sardines, huile de colza non cuite et conservée au frais...) en zinc (fruits de mer, abats, cacao...) et aux anti-oxydants (ails, famille des crucifères, gingembre, noix, amandes et noisettes, cacao (supérieur à 70 %), petits fruits rouges, pommes, épices, thym et romarin, thé vert...).
☆ Bien s'hydrater d'eau pure ( vous pouvez ajouter un bâton de charbon ou des graines de céramique pour purifier naturellement votre eau !)
☆ Limiter la consommation de viandes rouge, de friture, d'alcool et de cigarette à titre exceptionnel ! Je suis d'accord qu'il faut savoir se faire plaisir pour vivre, mais vous en profiterez d'autant plus si c'est occasionnel !
☆ Bouger régulièrement et respirer en plein air !
☆ Adopter tous les conseils pour prendre soin de son périnée que vous pouvez trouver sur ce site.
☆ Avoir une activité sexuelle régulière.
☆ Se faire masser, faire des hammams ou des bains chauds/ douche froides pour activer votre circulation.
☆ Utiliser les bains dérivatifs (application de froids sur la zone périnéale ).
6. La douleur du périnée
La douleur de la région périnéale, chronique ou périodique peut avoir plusieurs origines :
- une chute sur le coccyx, un traumatisme sur le bassin ou un membre inférieur
- la constipation chronique ou la rétention urinaire
- Une position en compression du périnée prolongée (ex : vélo, équitation, fauteuil roulant…)
- une chirurgie dans la région périnéo-abdomiale
- les abus sexuels
- le stress
-......
La plupart du temps, cela va entraîner une tension myofaciale engendrant des contractures, des zones de compression ou des ischémies dans les tissus qui seront responsable de la douleur et de son auto_entretien.
Ex : douleur neuropathique, douleur à l'érection la défécation ou la miction....
Il est primordial de consulter un médecin pour écarter une infection ou une maladie responsable de la douleur.
Tous les conseils sur le périnée détaillés sur ce site seront une précieuse aide. Insister sur l'application de froid, le massage de la zone périnéale (avec une balle et en manuel), les étirements et les positions en déclives !
Cependant une prise en charge multidisciplinaire sera indispensable afin d'éradiquer totalement votre douleur !
Kinésithérapie, ostéopathie, sophrologie, psychologie ... Faites vous accompagner par des thérapeutes compétant et qui vous correspondent.
❧ Je vous conseil aussi vivement de faire un tour sur le site douleurs-pelviennes.fr, un blog très bien fait .
Gestion de la douleur par la visualisation
À faire et refaire afin de mieux gérer sa douleur et permettre de la diminuer.
7. troubles érectiles et éjaculation précoce
Les troubles érectiles et l'éjaculation précoce sont des motifs de consultation fréquent chez l'homme.
Il y a plusieurs origines possibles à ces troubles sexuels : vasculaire, hormonale, neurologique, chirurgicale, sociale, culturelle... Mais aussi une origine émotionnelle ou liée au couple lui-même.
Un kinésithérapeute spécialisé en rééducation périnéale masculine pourra vous accompagner dans votre démarche. Prendre conscience de son périnée et le tonifier correctement est une base indiscutable dans toute prise en charge des troubles sexuels.
→ La prise de conscience du périnée est indispensable pour vous familiariser avec lui .
→ Le tonifier correctement .
Les muscles superficiels du périnée ont un rôle de maintien et d'augmentation de l'érection en retardant le retour veineux du pénis.
Il y aura un réel intérêt à renforcer le plancher pelvien afin de développer une meilleure érection s’il y a déjà une amorce naturelle de cette dernière.
Je vous conseille de faire deux fois les deux exercices par jours en prenant votre temps. Il est aujourd'hui scientifiquement prouvé que la visualisation mentale de la contraction associée à la contraction volontaire du muscle ciblé va augmenter le recrutement des fibres musculaires et donc augmenter le rendement final ! Donc il vaut mieux faire peu de fois les exercices mais être concentré sur ce que vous faites !
Il sera essentiel de jouer sur plusieurs tableaux pour améliorer votre quotidien par rapport à cette plainte grâce à une prise en charge globale : sophrologie, travail du corps, méditation, tao...
★ Dans le cas de l'éjaculation précoce, l'activation volontaire des muscles du périnée auront un effet inhibiteur sur l'éjaculation. Cela permettra un meilleur contrôle. Il sera indispensable de l'associer à un travail plus approfondit sur vous, sur votre relation à la sexualité et plus globalement sur vos relations aux autres. Les enseignements orientaux comme le Tao ou le Tantra apportent une dimension très intéressante à explorer afin de vous épanouir dans votre sexualité.
Le contrôle de votre respiration, l'ancrage (remettre vos sensations dans votre corps et non dans votre tête) et la pratique de la pénétration dosée avec interruption et reprise de l'acte ont de bons résultats !
Une approche pharmacologique pourra ensuite être envisagée de façon temporaire par l'utilisation d'alpha-bloquant, mais dans tous les cas, le travail cité en amont sera indispensable !
★ Dans le cas d'une érection incomplète, après avoir investigué le côté moteur, il sera important de chercher à :
- Améliorer votre circulation locale (application de froid, qualité des tissus, travail sur l'alimentation et l'hydratation, étirements, postures d'inversions).
- Faire un travail sur votre excitabilité en apprenant à mieux vous connaître, à vous connecter à vos besoins.
- Pratiquer la pénétration en demi-erection et développer une autre façon de pratiquer votre sexualité.
- Vous orienter après avoir exploré les possibilités ci-dessus vers des appareils vacuum, un traitement médicamenteux, des injections pénienne ou une chirurgie d'implant pénien (en dernier recours). Ces palliatifs peuvent s'avérer très efficaces si vous avez été informé au préalable de leurs utilisations, leurs effets à long terme et si vous continuez à travailler sur vous en parallèle pour vous épanouir dans votre sexualité.
⚠️ La bonne pénétration ou la longueur d'un rapport ne sont pas la clé d'une sexualité épanouie ! Le sexe est une alchimie entre le Yin et le Yang, un terrain de jeu qui doit s'effectuer dans la joie, la créativité et le respect, les possibilités sont nombreuses, infinies même. Je vous invite à être créatif et à apprendre à mieux vous connaitre ainsi que votre partenaire afin de libérer votre testostérone et de trouver votre plaisir ! Cette nouvelle approche de votre sexualité est un chemin personnel vers une meilleure connaissance de soi.
Dans les cultures orientales l'énergie sexuelle est associée à votre énergie vitale, votre force, votre joie ! Ça vaut le coup de se pencher dessus afin de trouver un juste équilibre dans votre vie !
Je vous propose un coaching pour une sexualité épanouie au masculin.
Alice IMBERT
